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 (#1005) Alice & Raphaël | No escape

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Raphaël Hudson

Raphaël Hudson

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(#1005) Alice & Raphaël | No escape Empty
MessageSujet: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyVen 29 Aoû - 21:39

No escape

Alice & Raphaël
Déjà plus d’un mois qu’ils avaient débarqué ici, dans un pays totalement inconnu, dans une maison un peu abandonnée au milieu de nulle part. Raphaël n’avait pas vraiment eu le choix, et dans sa panique, il avait emmené Alice avec lui, cette femme qu’il ne connaissait absolument pas et qui avait eu la malchance de se retrouver entre lui et les policiers français.  Désormais, il était obligé de l’enfermer chez lui, sans téléphone, sans moyen de joindre sa famille, sans qu’elle puisse revoir la lumière du jour. Il détestait ça, il aurait tellement voulu la laisser partir, qu’elle s’échappe, mais il ne pouvait pas se le permettre. Si elle sortait il était fichu, et il ne voulait surtout pas retourner en prison, pas encore, pas pour un crime qu’il n’avait pas commis. Cette fois il savait que s’il y entrait, plus jamais il n’en ressortirait, et cette perspective le terrorisait. Il aurait dû fuir directement en apercevant le corps, avant que la police n’arrive sur place et le voie, ainsi tout aurait été différent et il n’aurait pas entraîné une innocente dans cette horrible histoire. Qu’allait-il faire à présent ? Il attendait dans la peur, espérant bêtement que la situation s’arrangerait toute seule, qu’il puisse la délivrer sans rien craindre, mais c’était sans doute bien trop espérer. Il avait pensé à la tuer, en arrivant ici, pointant le pistolet qu’il avait ramassé le soir du meurtre sur elle, presque prêt à tirer, mais il s’était dégonflé. Il ne voulait pas devenir ce qu’on pensait de lui, il ne voulait pas finir en enfer. Avec toute cette histoire, il avait presque tourné meurtrier pour de vrai. Ca le rendait fou.

Malgré tout, il s’efforçait de faire son travail, content d’avoir été accepté dans cet hôpital où personne ne le connaissait ni ne le jugeait. Il pouvait faire ce qui le passionnait dans la vie, malgré sa situation. Il ne se mêlait pas vraiment aux autres, trop méfiant pour tenter le moindre rapprochement, mais il appréciait son temps passé à l’hôpital à soigner les enfants et à les voir sourire lorsque tout allait mieux. C’était sa seule consolation. Cependant, il avait peur que ses supérieurs, ainsi que ses collègues, découvrent son histoire et se mettent à penser qu’il était un tueur sanguinaire. Si ça devait arriver, il serait fichu, il n’aurait plus d’endroit où se cacher, et aucune option pour échapper à la prison. On le traiterait encore de monstre, ses parents le regarderaient à nouveau avec ce même air de dégoût mêlé au mépris, peut-être qu’il finirait, comme énormément de prisonniers, par se pendre avec ses draps, n’ayant plus rien à faire de cette vie. Il refusait que ça arrive, il voulait vivre, il voulait qu’on cesse de le prendre pour ce qu’il n’était pas, que cette malchance se termine. Ce n’était pas prêt d’arriver vu la façon dont il s’était enfui, confirmant sans doute l’hypothèse déjà formulée par les policiers. Selon eux, il avait du sang sur les mains, au sens propre comme au figuré.

Lorsqu’il rentrait ‘chez lui’, il refermait aussitôt la porte à double tours derrière lui. Les fenêtres restaient closes, barricadées, les volets fermés, plongeant l’ensemble de l’habitacle dans le noir. Il aurait tellement voulu ouvrir, laisser passer la lumière, laisser entrer l’air, se sentir bien dans cette maison, mais il ne pouvait pas. Il y avait trop de risques, et il était devenu paranoïaque avec le temps. Pauvre Alice, elle restait toute la journée ici, ne pouvant que lire pour se distraire, si c’était possible. Ca lui faisait terriblement mal au cœur. Il tentait d’apaiser sa peine en étant le plus gentil possible, lui rapportant toujours plus de romans, des vêtements, lui préparant à manger, mais il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle le repousse toujours autant. Après tout, à ses yeux, il était un monstre, et ça ne changerait certainement jamais. Il l’avait prise en otage, dans la panique, et maintenant, il regrettait amèrement. Il était dans la cuisine, à penser à tout ce qui était arrivé en préparant le dîner, tâchant de cuisiner le mieux possible pour lui faire plaisir, qu’elle mange au moins. Comment réparer ce qu’il avait fait à présent ? Elle ne pourrait jamais le croire s’il disait qu’il était innocent.

Il prit une assiette pour y servir la part d’Alice, puis se dirigea vers sa chambre à elle, frappant timidement à la porte pour lui apporter son repas, sachant déjà qu’elle ne voudrait pas le partager avec lui. « Je t’ai préparé à manger… » Au regard qu’elle lui lançait, il comprit bien vite qu’elle n’y toucherait pas. Mais il n’abandonna pas pour autant. « Tu devrais manger, ce n’est pas bon de ne rien avaler comme ça… Tu veux peut-être que je te prépare quelque chose d’autre ? » Il était prêt à tout pour qu’elle se nourrisse. Il savait que ce n’était pas facile, c’était évident, mais il essayait de faire des efforts. Il déglutit, se passa une main dans le cou et déposa l’assiette sur le petit bureau qu’il y avait dans la pièce. Il fit ensuite demi-tour pour sortir. « Mange, Alice, s’il-te-plaît… » Il se souciait de sa santé, ne voulant certainement pas qu’elle tombe malade à cause de lui, il ne pourrait pas le supporter. Il passa la porte et la referma derrière lui, la laissant seule pour ne pas lui imposer sa présence. Il revint ensuite dans la cuisine pour se servir lui-même à manger, mais au moment d’avaler son repas, il se stoppa. Il en avait assez, il n’avait même pas faim tant il était dégoûté. Il paniquait complètement, ne sachant plus quoi faire désormais. Finalement, il se leva d’un bond et jeta l’assiette contre le mur de la cuisine, en larmes, persuadé que sa vie était définitivement fichue.

Il fonça ensuite dans sa chambre et s’y enferma, s’installant déjà devant son lit, à genoux, les mains jointes. Il ferma les yeux, pleurant toujours malgré lui, et se mit à prier. « Je t’en supplie, sors-moi de là… Tu l’as déjà fait une fois, tu peux m’aider encore, je t’en prie… J’ai besoin de toi… Je n’ai rien fait ! » Sa foi, c’était peut-être la seule chose qui le sauvait. Il croyait encore, naïvement, mais c’était son seul réconfort, son salut, ce qui lui permettait de tenir bon. Dieu le sauverait, il le fallait.
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Alice Chameroy

Alice Chameroy

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MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyVen 29 Aoû - 22:45

No escape
raphaël & alice
Cela fait exactement un mois que ce malade m'a prise en otage alors qu'il faisait la course avec des flics à Paris... Je ne l'avais jamais vu auparavant et je n'ai certainement pas besoin de le connaître pour me rendre compte que c'est un véritable détraqué. Certes, il n'est pas non plus aussi psychopathe que ceux qu'on voit dans les films. J'ai des doutes à son propos. Je ne sais pas s'il a vraiment tué la personne dont il avait le sang sur les mains. J'en ai aucune idée parce qu'une fois, il a essayé d'en finir avec moi, mais il n'a pas réussi. S'il avait été un tueur, il n'aurait pas hésité un seul instant pour me faire subir le même sort.

Je m'ennuie à mourir ici. Jamais je n'ai pu sortir, il m'a toujours laissée dans le noir complet ou presque, étant souvent exposée à un très faible éclairage, et la peur du noir s'est développée... La claustrophobie quant à elle s'est accentuée et ce serait un euphémisme de dire que de ne pas voir la lumière du jour ne me rend pas dingue. J'aimerais aller dehors, rien que quelques minutes, au moins pour voir à quoi ressemble la maison de l'extérieur. Je ne demande pas non plus à découvrir cette ville parce que je sais que c'est impossible et qu'il ne me laissera jamais faire... Pourtant j'en rêve. J'aimerais tellement sortir... Est-ce que je suis condamnée à rester là pour toujours ?

Quand il me voit, on dirait qu'il essaie d'être gentil mais je crois que c'est peine perdue. Tout ce que je veux c'est partir, reprendre ma vie là où je l'avais laissée et essayer de poursuivre ma carrière malgré tout. C'était la seule chose que j'étais en train d'accomplir en partant de Paris, ma vie sentimentale étant vraiment une catastrophe... Enfin, je ne fais rien de mes journées à part essayer d'oublier tout ça à travers la lecture, quand je ne me lamente pas. Lui, il n'est pas là de la journée, il est au travail. Je sais qu'il travaille dans un hôpital mais je ne cherche pas à en savoir plus. Comment un homme qui bosse dans le domaine médical peut en arriver à être menacé par les flics ? Ça semble assez surréaliste... Surtout si on admet qu'il ait déjà tué quelqu'un.

Je suis plongée dans un roman quand j'entends frapper. Malheureusement, ça ne peut être personne d'autre que lui... A peine est-il entré dans ma chambre que je lui lance un regard noir. Je suppose qu'il ne s'attendait pas à un accueil chaleureux. Il m'apporte mon repas mais je ne veux pas manger. Je n'ai même pas faim et je ne mange presque plus, même si avant j'avais déjà un petit appétit... Je n'ai pas l'intention de manger quoi que ce soit qui vienne de lui, autant me laisser dépérir puisque je ne sortirai jamais de cet endroit... Si la seule issue est la mort, soit... Ce n'est pas bon de ne rien avaler... Et me tenir captive, est-ce que c'est bon ça ? Il a beau me préparer tout ce qu'il veut, je m'en fiche, je n'en veux pas. Je refuse catégoriquement qu'il prépare autre chose en disant d'un ton froid :

« Je ne veux rien. »

En sortant de la pièce, il laisse le repas sur le bureau et me supplie de manger. Il peut toujours se mettre à genoux, je n'y toucherai pas. Je fais abstraction de sa venue et me plonge de nouveau dans mon roman, puisque c'est la seule chose qui m'emmène loin d'ici... Même pas quelques minutes plus tard, j'entends un bruit venant de la cuisine, comme de la vaisselle cassée. Il est vraiment dingue et je m'estime heureusement de ne pas être à la place de l'assiette qui doit être en morceaux. J'en ai marre... Je ne peux plus supporter tout ça, rester confinée ici, à ne voir personne, ça me rend dingue... Je veux être libre, je veux juste rentrer chez moi et oublier toute cette histoire même si ça restera à jamais gravé en moi. C'est sur la pointe des pieds que je sors de ma chambre, tendant l'oreille pour m'assurer qu'il ne me verra ni ne m'entendra descendre.

Je vais dans le salon et me place devant une des fenêtres barricadées, plongeant la pièce dans une obscurité totale. Je m'empare d'une chaise et prends du recul avant de foncer en direction de la fenêtre pour en briser la vitre. Des morceaux de vitre tombent sur le plancher au point de faire un bruit bel et bien audible. La vitre est cassée mais impossible de sortir car les volets eux, ne peuvent pas céder. Un morceau de verre a percuté ma main droite quand la vitre a explosé si bien que celui-ci a fait une entaille assez profonde dans ma peau. Ça me fait un mal de chien et je ne réfléchis pas en arrachant le verre de ma main, mais la douleur est double - je me retiens de pas hurler tellement c'est affreux - et le sang coule si abondamment que celui-là tâche mes vêtements ainsi que le sol. Je tente de faire pression sur la blessure pour faire cesser l'hémorragie mais je ne dois pas bien m'y prendre puisque le sang coule toujours autant.
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Raphaël Hudson

Raphaël Hudson

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MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyVen 29 Aoû - 22:47

No escape

Alice & Raphaël
Raphaël ne voulait faire de mal à personne, même si on croyait le contraire vu ce qu’il avait fait. Il s’efforçait de prendre soin d’Alice, de lui préparer à manger, qu’elle aille bien, qu’elle s’alimente correctement et se sente le mieux possible malgré la situation, mais celle-ci refusait catégoriquement d’avaler le moindre plat qu’il lui proposait. Avait-elle l’intention de se laisser mourir ? Il ne la laisserait pas faire. Si un jour il devait en arriver à l’obliger à manger, il le ferait, tant pis s’il devait passer encore plus pour un monstre. De toute façon de ce côté-là il était déjà fichu. La prendre en otage, quelle idée stupide, mais sur le coup il n’avait pensé qu’à ça. Il paniquait tellement facilement, et lorsque ça arrivait il faisait n’importe quoi. Sauf que cette fois, il avait privé une femme de sa liberté. Peut-être que quelqu’un l’attendait dehors, un mari, peut-être même un enfant, ses parents, ses amis. Elle était sans doute plutôt bien entourée, ils devaient tous s’inquiéter pour elle, sans avoir aucune nouvelle, et lui, il devait être recherché partout en France, il devait faire le tour les journaux télévisés pour des appels à témoin, et les journalistes devaient certainement répéter qu’il pouvait être très dangereux, qu’il avait déjà tué au moins une personne. Ses parents devaient porter la honte sur eux, comme la dernière fois, quand il était allé en prison. Il fallait croire que le sort s’acharnait réellement sur lui. Une malchance pareille, c’était rare.

Devant le refus catégorique de la jeune femme à manger, il n’eût d’autre choix que laisser l’assiette sur le côté, qu’il récupérerait certainement dans le même état le lendemain, lui demandant encore une dernière fois de s’alimenter avant de sortir. Elle ne voulait pas le voir, évidemment, elle le détestait, le prenait pour un monstre, pour un fou, un meurtrier. Si elle savait au moins qu’il n’y était pour rien… Il était à bout, sa vie n’avait plus aucun sens. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour mériter ça ? Il n’avait même plus faim. Il envoya valser son assiette contre le mur, qui s’y écrasa bruyamment, puis quitta la pièce pour retourner dans sa chambre et fermer la porte. Il n’en pouvait plus, et comme à chaque fois que ça arrivait, il s’en remettait à Dieu. Certains pourraient trouver ça stupide, mais c’était son seul moyen de tenir le coup. Il joignit ses mains et commença donc à prier, les larmes ruisselant sur ses joues. Il avait besoin d’un miracle pour que les choses s’arrangent, et il y croyait encore un peu. Après tout, c’était arrivé une fois, pourquoi pas deux ? Il n’avait rien fait, lui.

En plein milieu d’une énième prière, un grand fracas retentit. Du verre se brisait. Il rouvrit les yeux et se releva, chassant les larmes de ses joues. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Il hésita un instant puis sortit de sa chambre pour rejoindre celle d’Alice, grande ouverte. Il y pénétra pour vérifier qu’elle n’avait rien fait de dangereux, inquiet pour sa vie. « Alice ? » Elle n’était pas là, la pièce était déserte. Il fit demi-tour et se précipita dans les escaliers. « ALICE !! » Ce bruit de verre l’inquiétait. Et si elle s’était blessée, et si elle avait tenté de se suicider en se servant d’un bout de verre ? Il envisageait toutes les possibilités, plus inquiet pour elle que pour sa fuite. Il la découvrit dans le salon, près de la fenêtre brisée. Elle avait tenté de s’échapper. « Qu’est-ce que tu fais ?! » Ce ne fut qu’en s’approchant qu’il remarqua la blessure à sa main et le sang qui en coulait, en plus du morceau de verre qu’elle tenait dans son autre main. « T’es complètement dingue ?! Regarde un peu, tu saignes ! IL NE FALLAIT PAS RETIRER LE BOUT DE VERRE ET ENCORE MOINS APPUYER SUR LA PLAIE ! » Il était complètement paniqué, même pas en colère contre elle pour avoir tenté de fuir, mais pour s’être blessée. Elle devait le prendre pour un fou, cette fois c’était certain.

Il lui attrapa le poignet pour qu’elle le suive, mais elle n’en avait pas l’intention. Il se retourna sur elle. Il fallait vraiment qu’il lui soigne cette plaie, qui semblait plus profonde, si elle ne voulait pas que ça s’infecte. « Ecoute-moi. Je ne te veux pas de mal, d’accord ? Là, je dois m’occuper de cette coupure, sinon ça va être pire encore ! Tu as fait exactement ce qu’il ne fallait pas, laisse-moi réparer tes bêtises maintenant ! » Il tentait de la convaincre tant bien que mal et finit par réussir à la faire s’asseoir pendant qu’il prenait sa sacoche médicale –heureusement, il en avait une- et qu’il se lavait les mains. Il prit ensuite un chiffon propre et l’imbiba d’eau tiède, pour ensuite venir s’asseoir en face d’elle. Il s’empara de ses lunettes et commença à nettoyer la plaie, concentré plus que nécessaire. « La prochaine fois essaie la porte, au moins tu te blesseras moins… » Autant essayer de détendre l’atmosphère, même si c’était peine perdue. Elle le haïssait, ça n’allait pas changer. « Tu ne peux pas sortir, c’est trop risqué. Ca ne sert à rien d’essayer, tu ne ferais que te blesser un peu plus. » Il pouvait paraître cruel de dire ça, mais il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque qu’elle dévoile sa position. Il ne voulait pas retourner en prison pour un meurtre qu’il n’avait pas commis. Quand tout serait terminé, il la relâcherait. Est-ce qu’au moins il en aurait la possibilité ? Il était coincé maintenant, il ne pouvait plus retourner en France, il ne pouvait pas la laisser partir. Il était condamné.

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Alice Chameroy

Alice Chameroy

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MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyVen 29 Aoû - 22:49

No escape
raphaël & alice
Etre ici me rend tellement dingue que je songe à m'enfuir pour aller je ne sais où. De toute façon, aucun endroit ne peut être pire qu'ici tant qu'il n'est pas là. Je le hais, voilà. Quel genre d'homme faut-il être pour garder quelqu'un en otage en sauvant sa propre peau ? Je n'avais pas à payer pour ses crimes, moi je ne demandais rien à personne... Pour sortir de là, je suis plus discrète que jamais car j'ai conscience que ma vie en dépend si mon plan ne marche pas. Je marche sur la pointe des pieds jusqu'au rez-de-chaussée et une fois en bas, je m'empare d'une chaise que je balance dans une des fenêtres barricadées. Quand la vitre a explosé, un éclat de verre est rentré dans ma paume. Et juste à ce moment-là, j'ai entendu le monstre hurler mon prénom. Instinctivement je retire le verre.

Qu'est-ce que j'ai voulu faire ? Ce n'est pas évident ? Je soupire alors, tout en évitant de me concentrer sur la douleur qui me lance sans arrêt. Il remarque enfin la plaie et je me dis que c'est pas trop tôt... Vu comment ça saigne, y en a même sur le sol. Il se met à me gueuler dessus, mais la faute à qui hein ? Là il s'empare de mon poignet et j'essaie de me dégager de son emprise :

« Lâche-moi ! J'ai pas besoin de toi, laisse moi tranquille. »

Pardon ? Il ne me veut pas de mal ? Je savais pas qu'il avait fait l'école du rire... Il veut quand même pas me faire croire que c'est lui le gentil dans l'histoire, si ? Ce serait la meilleure quand même... J'ai fait ce qu'il fallait pas faire, peut-être mais tout ça, ce n'est rien d'autre que sa faute. Malgré tout, je finis par le laisser me soigner, rien que pour avoir moins mal parce que la douleur est à la limite du supportable, peut-être même que la plaie est infectée. Je le fusille du regard et hausse assez le ton pour être cinglante :

« Je rectifie : TES bêtises. Et arrête de prétendre que tu ne me veux pas de mal, tu veux ? Je ne serais pas là si c'était le cas. Est-ce que je dois vraiment te rappeler que tu as essayé de me tuer une fois ? »

Essayer la porte la prochaine fois... Décidément, monsieur fait de l'humour. Ça n'aurait pas mieux marché avec la porte, il a verrouille en permanence et elle est assez blindée pour ne céder en aucun cas... J'ignore sa remarque. Il pensait vraiment que j'allais en rire ? Déjà que je n'ai plus goût à rien alors rire avec lui me semble tout juste inenvisageable.

Est-ce qu'il essaye vraiment de me dissuader de sortir de là un jour ? Je le crois bien et ça me fait l'effet d'un poignard en plein cœur, si bien qu'en entendant ses mots, je lui mets une gifle de ma main valide. C'est un geste que je n'aurais jamais fait avant, ne supportant pas la violence. Comme quoi cette histoire a fait de moi quelqu'un que je déteste... Mes peurs ne se sont pas arrangées et en plus de ça, j'en suis venue à avoir peur de l'obscurité. Pour sortir d'ici et essayer de mener de nouveau une vie normale, je ferai tout. Et si pour être libre le prix était de garder le silence, je le ferai sans hésiter. La gorge nouée, me retenant de ne pas fondre en larmes, je reprends de nouveau la parole :

« Je veux sortir. Je te jure que si tu me laisses partir, je ne dirais rien à personne, je dirais juste que j'étais partie de mon plein gré. Je veux revoir mes parents... »
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Raphaël Hudson

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MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyMar 2 Sep - 5:37

No escape

Alice & Raphaël

Alice refusait toujours de manger. Depuis combien de temps n’avalait-elle plus rien ? Il ne souvenait même pas l’avoir vu manger le moindre aliment depuis leur arrivée. Certes, la situation était bien plus que délicate, elle le croyait meurtrier sanguinaire alors qu’il n’aurait jamais fait de mal à une mouche, encore moins à elle. La voir aussi têtue l’énervait tout autant que ça l’inquiétait. Il ne voulait pas qu’elle dépérisse, il s’en faisait pour sa santé, en bon médecin qu’il était malgré tout ce qu’on pouvait bien dire. Il savait pertinemment que tant qu’elle serait enfermée ici, avec lui, sans aucune chance de sortie, ça n’irait pas, mais il n’avait pas vraiment le choix. Il était piégé. Il ne pouvait pas partir lui non plus, il ne pouvait pas rentrer chez lui, et il ne pouvait pas prendre le risque de la relâcher. Il était persuadé qu’aussitôt qu’elle serait libre elle filerait au commissariat le plus proche pour dire qu’un meurtrier vivait ici. Depuis quand sa vie était devenue un tel enfer ? S’il n’avait pas connu cette jolie rousse, tout aurait été différent. Elle avait apporté le malheur sur lui, comme une sorte de malédiction lancée par une folle. Peut-être qu’au final tout ce qu’on racontait sur les rousses dans la religion était vrai ? Peut-être qu’elles étaient sorcières, et que celle-ci avait voulu le punir pour une faute dont lui-même ignorait l’existence. Il avait beau être croyant attaché à sa chère religion, il ne pouvait pas y croire. Non, tout ça, ce n’était que de la malchance, une malchance qui l’avait amené à être soupçonné deux fois de meurtres qu’il n’avait pas commis. Injuste, sans aucun doute. Le pire c’était que personne ne le croyait. Il aurait voulu se réfugier chez son fidèle ami, ce médecin qui avait un jour cru en lui, mais il n’avait pas pu. Que pensait-il de lui à présent ? Il n’osait même pas l’imaginer.

Il priait de toutes ses forces, il implorait la pitié de son Dieu, celui qui l’avait une première fois sauvé. Il était innocent, alors il le sortirait de cet enfer non ? Il ne pouvait qu’espérer, que demander pardon mille fois sans raison, promettre des choses qu’il savait ne pas pouvoir respecter. Il pensa même un instant se retirer du monde et devenir un véritable prête si le tout puissant le sortait de là. Après tout, dans l’enceinte d’une église, il serait en sécurité non ? Il y pensait, pleurant et implorant la pitié de son maître lorsqu’il entendit le verre se briser. Comme ils étaient seuls, il appela aussitôt Alice. Qu’avait-elle bien pu faire ? Il craignait plus pour sa sécurité que pour sa fuite, toujours si prévenant, le genre à s’oublier lui-même, sans doute un gros défaut chez lui. En descendant, il s’aperçut des dégâts. Elle avait voulu fuir par la fenêtre malgré les maigres chances qu’elle avait de sortir et s’était à présent blessée à la main. L’entaille semblait profonde et, comme une idiote, elle avait retiré le bout de verre et appuyait sur la plaie. Plus inquiet qu’il n’aurait dû l’être, il lui hurla qu’elle avait tout fait de travers. Il était médecin après tout, il savait quoi faire. Elle devait bien souffrir à présent. Il lui attrapa le poignet pour la soigner mais elle résista. Il ne lui voulait aucun mal, et lui expliqua qu’il voulait simplement la soigner, réparer ses bêtises. Vu son regard, elle n’avait pas l’intention de le laisser faire.

Elle répliqua alors, plus assassine que jamais. A sa remarque, il ne put que baisser la tête. Oui, il avait voulu la tuer, un jour, ou du moins, il avait pensé ne pas avoir le choix, et n’avait pas eu le courage d’aller jusqu’au bout. Elle avait raison d’avoir peur, de le détester, de refuser qu’il la touche. Il avait déjà commis l’irréparable en la prenant pour otage. Elle finit par se laisser soigner, sans doute à cause de la douleur, et il s’attela alors à la tâche, lunettes sur le nez, concentré. « Je ne l’ai pas fait. Et puis… J’avais perdu la tête, j’étais paniqué, je ne savais plus quoi faire… Je… Je suis désolé pour tout ça. » Il ne pouvait pas être plus sincère. C’était sans doute la première fois qu’il s’excusait réellement en face d’elle depuis qu’ils étaient là. Elle ne lui pardonnerait pas, c’était évident, qui le pourrait, mais au moins, il l’avait dit. Il osa une petite pique d’humour, certainement pas le meilleur vu la réaction de la jeune femme. Il voulait juste détendre l’atmosphère, mais c’était impossible. Il avait tout gâché. D’abord sa propre vie, mais surtout celle d’Alice. Des proches l’attendaient sans doute, ses parents, ses amis, son petit-ami peut-être, ou même un mari, des enfants, il n’en savait rien, absolument rien, mais il se doutait que l’entraîner dans cette histoire aurait des répercutions immenses. Il ne lui voulait aucun mal, oui, mais il lui en faisait malgré lui. Sa vie ne serait certainement plus la même à présent. Il culpabilisait déjà tellement…

Malgré tout, il fut obligé de lui dire qu’elle ne pouvait pas sortir. Ce n’était pas la peine d’essayer, elle ne sortirait pas. Il devait avoir l’être d’un monstre cruel et sans cœur, très certainement, mais il n’avait pas le choix. Plutôt mourir des propres mains de Dieu que de repartir en prison à purger la peine d’un autre. Une autre condamnation et il deviendrait fou. La réaction de la jeune femme ne tarda pas. Elle le gifla violemment, tellement que sa joue vira au rouge immédiatement. Il ne faisait pas le fier, la tête basse, les larmes aux bords des yeux qu’il tentait tant bien que mal de dissimuler. Elle lui promettait de ne rien dire, elle lui disait qu’elle voulait revoir ses parents, et cette simple allusion lui brisa le cœur. Il sentit sa gorge se serrer douloureusement. Ses parents. Quel regard partaient-ils aujourd’hui sur lui ? Le croyaient-ils encore coupable, comme tant d’années auparavant. Malgré tous les efforts pour les retenir, une première larme coula, puis une autre, et il passa alors sa main sur ses joues pour garder un peu de fierté et de contenance. Il baissa la tête et esquissa un faible sourire qui n’avait rien de joyeux. « Ca nous fait un point commun. Moi aussi j’aimerais revoir mes parents. Sauf que moi, ils ne voudront sans doute plus me voir… » Il n’avait pas l’allure d’un meurtrier, pas le moins du monde, plutôt d’un enfant orphelin qu’il n’était pourtant pas, mais que ses parents auraient préféré ne jamais avoir. Il continuait méticuleusement de soigner la blessure d’Alice, tâchant d’être le plus doux possible pour ne pas qu’elle souffre, ce qui était plutôt paradoxal vu la situation. « Si je te laisse sortir, il y aura toujours un risque. Je ne serais jamais en sécurité. Je ne peux pas prendre le risque que tu ailles tout raconter. J’ai déjà été trahi plus d’une fois. Je n’ai plus confiance maintenant. Tu ne comprends pas tout Alice, toi tu es persuadée que je suis un monstre et au fond tu as certainement raison, mais pas tout à fait pour ce à quoi tu penses. » Il essayait de lui faire comprendre son innocence, tout en sachant qu’elle n’y croirait jamais. Tout l’accusait, pourquoi le croire ?

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(#1005) Alice & Raphaël | No escape Empty
MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyMar 9 Sep - 0:42

No escape
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S'il y a bien une chose qu'il n'arrivera jamais à me faire croire, c'est qu'il ne me veut pas de mal. Alors pourquoi cette détention ? Pourquoi me séparer de ma famille ? De ma vie à Paris et de tout ce que j'aime ? Qu'il ne me fasse pas croire qu'il est un enfant de cœur, je ne suis pas assez stupide pour croire à ça, même s'il m'arrive d'être naïve. Dire que si je suis là, c'est juste parce que j'avais voulu rendre visite à mon petit ami de l'époque et que la soirée a mal fini... Je dois être la fille la plus malchanceuse du monde, ça ne fait aucun doute.

Et voilà que ça fait plusieurs semaines que je suis cloîtrée ici, captive. Ce n'est pas parce que je finis par me laisser soigner que je lui épargne une remarque comme quoi il a failli me tuer un jour. Bien sûr qu'il ne l'a pas fait, j'aurais été la première au courant si ça avait été le cas non ? La panique, encore et toujours. Décidément elle a bon dos, madame la panique... Je secoue la tête. Il peut être désolé autant qu'il le souhaite, je ne pourrai pas lui pardonner d'avoir presque failli me tuer à cause de la panique. Je ne peux m'empêcher de faire une énième remarque :

« Au temps pour moi alors. Si t'es désolé, t'as raison ça change tout. »

Faudrait être débile pour croire que j'accepte ses excuses. Non mais franchement, le jour où ça arrivera... Enfin non, ce jour-là n'arrivera jamais et loin de moi l'idée de faire copain-copine avec mon geôlier, ça non. Quoi qu'il en soit, je fais ce que je peux pour le convaincre qu'il doit me laisser sortir. C'est vrai, je meurs d'envie de retrouver mes proches, et si seulement c'est possible, une vie normale. Si jamais un jour il me laisse sortir, je laisserais tout ça derrière moi et je ne dirais rien à personne, craignant aussi pour des potentielles représailles.

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'un jour, il est prêt à me tuer pour se débarrasser de moi et l'autre il me confie des choses au sujet de ses parents. C'est vraiment un homme complexe, je n'arrive toujours pas à le cerner. C'est certain que ses parents ne voudraient plus le voir, mais je préfère taire cette potentielle remarque. Je ne sais pas pourquoi, mais il a l'air sincère cette fois.

« Ils doivent se demander où je suis et se dire qu'ils ne me reverront plus jamais. Ils n'ont pas mérité ça, ce sont des bons parents. Je ne te demande même pas de me relâcher pour moi, c'est surtout pour eux, ils doivent tellement souffrir... Et le pire c'est de ne pas savoir. »

J'en viens quand même à douter. Est-ce qu'il a vraiment tué ces personnes ? S'il était véritablement un meurtrier, il n'aurait pas hésité à me tuer non ? Il est plein de contradictions et ça a le don de me dérouter totalement. Je sais très bien que pour lui, c'est risqué de me laisser sortir. Après tout, il ne me connait pas, comment peut-il avoir confiance ? Mais quand je fais une promesse, jamais je ne trahis cette promesse.

« Je te promets que je ne dirai rien, tout ce que je veux, c'est reprendre ma vie où je l'ai laissée, si seulement c'est possible... Et enfin tourner la page sur... ça. »

Je me doute bien qu'il ne va pas m'accorder sa confiance comme ça, en un claquement de doigts, mais je ne cesserai jamais de me battre parce que j'ai bien l'intention de sortir d'ici un jour. Sinon, c'est vrai qu'il n'a pas l'air d'un monstre, mais je n'ai pas choisi cette vie, je n'ai pas à subir tout ça. De but-en-blanc je lui dis en plongeant mes yeux dans les siens :

« Prouve-moi que tu n'es pas un monstre. »

Pourquoi ne le ferait-il pas hein ? S'il n'a rien à se reprocher... Il ne devrait pas avoir trop de mal, logiquement. Puis si je suis amenée à rester ici plus longtemps que je ne le pense, autant être... Sereine, non ? Même si rien n'est mieux que d'être libre...
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Raphaël Hudson

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(#1005) Alice & Raphaël | No escape Empty
MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyLun 15 Sep - 3:29

No escape

Alice & Raphaël
Il n’avait tué personne, il avait toujours été le garçon gentil et naïf, bien trop certainement, celui qui voulait aider son prochain, le croyant, l’altruiste, un peu faible certainement, et aujourd’hui, voilà où il en était. Accusé deux fois de meurtres à tort. Qu’arriverait-il si un jour on le retrouvait ? Il ne voulait pas finir en prison pour un crime qu’il n’avait pas commis, c’était impossible. Pourquoi donc tout le monde le croyait coupable ? Pourquoi lui ? Est-ce qu’il avait un jour fait quelque chose d’assez mal pour mériter un tel sort ? Il avait beau chercher, il ne trouvait pas. Il avait même envisagé la possibilité d’une scryzophrénie qui lui aurait fait oublier ses meurtres, mais ce n’était pas plausible. Non, il n’avait tué personne, et c’était lui aujourd’hui qui se retrouvait loin de chez lui, isolé de toute sa famille, de ses amis, de sa vie entière, avec une femme inconnue pour otage. Personne n’aurait pu imaginer de tels évènements pour lui. Tout allait pourtant si bien avant que ce second meurtre n’arrive. Ca ressemblait à une punition, un règlement de compte, une vengeance. Etait-il possible que le meurtrier ait connu Mona ? Il avait pensé à ça aussi, mais c’était stupide. Au final il ne préférait même pas savoir. Cet ‘ami’ l’avait tout simplement trahi sans raison, parce qu’il était une cible facile sans doute. Il était piégé aujourd’hui.

Alice avait refusé de manger, encore une fois. Il s’efforçait pourtant de la tenir en bonne santé, conscient qu’elle vivait un enfer, tout comme lui, et que tout comme lui, elle était innocente. Il ne pouvait pas la laisser sortir. Elle refusait tout plat qu’il lui proposait, et finalement, il balança son propre plat contre le mur. Cette situation était intenable. Il ne vivrait pas longtemps comme ça. Il s’était enfermé dans sa chambre pour prier, ce qu’il faisait si souvent qu’on aurait pu le prendre pour un fou. Raphaël, c’était un vrai croyant, pas le genre qui priait Dieu seulement lorsqu’il en avait besoin, non, lui, c’était constant. Cette entité le rassurait, lui donnait l’espoir que tout irait bien un jour. Et pourtant, ce n’était pas gagné. Du verre se brisa et il descendit aussitôt, découvrant Alice blessée à la main après avoir tenté de fuir. A quoi pensait-elle ? Elle ne ferait que se blesser un peu plus à chaque essai. C’était stupide. D’autant plus qu’elle n’avait apparemment pas les réflexes basiques pour calmer la douleur. Il s’énerva contre elle, plus parce qu’elle s’était blessée que parce qu’elle avait voulu s’enfuir. C’était normal après tout, la pauvre, elle était enfermée là toute la journée, avec un type qu’elle croyait dangereux, sans comprendre la situation, sans pouvoir contacter son entourage. A sa place, il se serait sans doute battu lui aussi.

Il réussit après quelque insistance à la faire se tenir tranquille pour qu’il puisse soigner sa main –certainement que la douleur était trop insupportable pour résister plus-, tentant de la convaincre qu’il ne lui voulait pas de mal. Bien sûr, elle s’empressa de lui dire qu’il avait failli la tuer en pointant un soir son pistolet sur elle, pourtant incapable de tirer. Se rappeler ce soir-là était une véritable torture pour lui. Il avait bien failli devenir ce dont on l’accusait. Il s’excusait, n’ayant que ça à dire, se défendant simplement en expliquant la panique qu’il avait ressentie ce soir-là. Ce n’était pas assez pour la convaincre, bien sûr. De simples excuses ne changeraient rien et elle ne se gêna pas pour le lui faire remarquer. Il ne broncha pas, ressentant pourtant un terrible pincement au cœur en l’entendant lui parler comme ça. Dans d’autres circonstances, peut-être qu’ils auraient pu être amis, peut-être qu’ils auraient pu s’entendre. C’était impossible maintenant. Il continuait de la soigner, concentré, lunettes sur le nez, alors qu’elle venait lui demander de sortir. Oui, il voulait la laisser sortir, il le voulait tellement… Mais s’il la libérait, il était fichu. Elle sortait la carte des parents. Si seulement elle comprenait… Lui aussi il voulait les voir, mais aujourd’hui il ne serait sans doute pas bien accueilli, tout comme la fois où on l’avait proclamé coupable de ce meurtre. Personne ne l’avait cru, pas même eux, et tout recommençait.

Il n’avait pas la mine fière, la joue rouge suite à la gifle d’Alice, un peu plus tôt, le regard bas et déjà embué. Ca lui serrait le cœur de l’entendre parler de ses parents. Ca lui faisait tellement mal… Elle ne comprenait pas, elle ne savait pas. Il releva un peu la tête vers elle, essayant tant bien que mal de lui montrer qu’il comprenait, qu’il aurait voulu faire autrement sans pour autant le pouvoir. « Je suis vraiment désolé… C’est un trop gros risque. Un seul appel, un seul échange, une seule sortie, et toute ma vie pourrait être réduite en cendre. » Elle jurait de ne rien dire, reprendre sa vie, tourner la page. Ce qu’il voulait ça aussi… Reprendre son équilibre, sa vie, oublier toute cette histoire. Sauf que maintenant ça lui était impossible. Il laissa quelques instants passer, quelques instants à la fixer dans les yeux, hésitant à finalement la libérer, puis baissa la tête sur la blessure de son otage. « Même si tu promets… Je ne peux pas. Je suis désolé, crois-moi… » Elle n’y croirait sans doute pas, de toute façon plus personne ne croyait en lui désormais. Sa vie était déjà foutue. Pourquoi continuer. Elle plongea ses yeux dans les siens. Ses magnifiques yeux. Lui prouver qu’il n’était pas un monstre ? Il ne pouvait pas faire ça sans la libérer, et il ne pouvait pas se le permettre. Son cœur rata un petit battement en la voyant comme ça, mais il préféra ignorer cet élan stupide. Il la fixa, retirant ses lunettes, tenant sa main dans la sienne avec le plus de douceur possible, puis finit par abandonner. « Si je te disais, tu ne me croirais pas… » C’était perdu d’avance.

Et si elle le croyait ? Et si finalement lui dire changeait tout ? Il hésitait. Peut-être qu’ainsi elle aurait confiance en lui, peut-être qu’elle comprendrait ? Après tout, quel risque prenait-il en lui disant la vérité, à part qu’elle n’en croie pas un mot ? La situation ne pouvait être pire que ce qu’elle était déjà. Il releva les yeux pour la fixer. « Et si… Et si ce n’était pas moi le meurtrier ? Si j’avais seulement été au mauvais endroit au mauvais moment ? Personne n’a jamais pensé à ça pas vrai ? Je faisais le coupable idéal : fraichement sorti de prison après avoir été innocenté d’un meurtre, c’était facile d’imaginer que la prison m’avait rendu violent, que la colère m’aurait finalement rattrapé jusqu’à ce que je craque. Ma tendance à paniquer, à faire n’importe quoi, jusqu’à prendre une femme innocente en otage… Le coupable idéal, pas vrai ? » Elle ne le croirait pas. Oui, il était le coupable idéal, tout le monde s’accorderait à dire qu’il pouvait parfaitement avoir tué cet homme, personne n’irait défendre quelqu’un comme lui que tout accusait.

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Alice Chameroy

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MessageSujet: Re: (#1005) Alice & Raphaël | No escape   (#1005) Alice & Raphaël | No escape EmptyVen 26 Sep - 19:54

No escape
raphaël & alice
Après m'être dégagée de son emprise, j'ai fini par le laisser me soigner. Non seulement la blessure est extrêmement douloureuse. Je m'adoucis comme ça, mais je ne me gêne pas pour remettre sur le tapis le fait qu'il a failli me tuer un jour. Il s'excuse et donc... ? Je dois le pardonner et tout oublier c'est ça ? J'ai peut être été assez stupide pour me laisser prendre en otage, mais pour pardonner son kidnappeur, faudrait être dingue.

Quoi qu'il en soit, j'essaye de le persuader de me laisser sortir, surtout pour mes parents qui doivent être morts d'inquiétude. Puis je suis jeune, encore, et je ne veux pas perdre des années en étant enfermée... Je voulais vivre, je voulais avoir une carrière et éventuellement un mari et des enfants. Mais je crois qu'en l'espace de quelques instants, tous mes espoirs se sont retrouvés réduits en cendres. Je vais même jusqu'à le gifler, chose que je n'aurais jamais été capable de faire auparavant. Encore une fois, il refuse de me laisser sortir. Suis-je vraiment condamnée à rester enfermer toute ma vie ? Si c'est ça, il vaudrait mieux que j'y mette un terme. Sans espoir, je vais sombrer...

Mais sa vie à lui n'était-elle pas déjà foutue comme la mienne ? Il a tué des gens, et il m'a kidnappée. Comment peut-il dire que sa vie n'a pas encore été réduite en cendres ? Mes promesses n'ont-elles aucune valeur ? Bien sûr, il ne me connait pas assez pour savoir que je ne trahis jamais mes promesses, et ça quoi qu'il arrive. Je n'arrive pas à croire qu'il ne puisse pas avoir si peu de conscience... Ce n'est tout simplement pas humain. C'est une mine de dégout qu'il peut voir sur mon visage :

« Tu as tué et tu considères que toute ta vie n'est pas encore réduite en cendres ? Mais qui es-tu pour oser dire ça ? Tu te rends compte de tout le mal que tu as fait ? A ta place j'aurais honte... Rien que pour avoir ne serait-ce qu'un peu d'honneur, je me rendrais. »

Je finis tout de même par m'adoucir. Si si je vous jure, ça m'arrive. Je ne suis pas toujours cassante, comme ça, je ne l'ai jamais été. Non, avant j'étais vraiment douce. Je ne voulais blesser personne, que ce soit en actes ou en paroles. Je préférais me taire, voilà tout. Je lui demande alors s'il peut me prouver qu'il n'est pas un monstre. Et pourquoi pas ? De toute façon, au point où j'en suis, je crois que je peux tout tenter. C'est ce que je finis par faire, allant jusqu'à le fixer, dans le blanc des yeux. Bon, d'un côté, ce serait normal que je ne parvienne pas à le croire, vu ce qu'il a fait de moi. Je suis sûre que mes parents ne me reconnaitraient pas.

Mais maintenant, quel est son but ? Veut-il me faire douter pour mieux que je sois sous son emprise ? Pour me séduire ? Pour arriver à... Profiter de moi ? Pourquoi ne serait-il pas le meurtrier ? Ça a l'air dingue tout ça. Il m'a enlevée et il essaye de me faire croire que dans le fond, il n'a rien à se reprocher, je pourrais presque penser qu'il se fout de moi. Dans un sens, c'est vrai qu'il a l'air de croire à ce qu'il dit. Après tout, est-ce que j'ai des preuves que ce soit lui ? Est-ce que je peux en être cent pour cent sûre ? Je n'étais pas là, à aucun de ces moments, et je ne suis en aucun cas concernée par les papiers de la police, je n'en ai jamais vu la couleur.

Je secoue la tête. En fin de compte, son histoire est tout simplement ridicule. Ce n'est pas parce qu'on panique qu'on doit faire n'importe quoi. Il faudrait être complètement dingue ! Et même s'il semble le nier, il a tout de même un sérieux problème psychologique.

« Mais qu'est-ce qui va pas chez toi ? Pourquoi tu dis des trucs pareils ? T'essayes vraiment de me convaincre que tu pourrais être un type bien ? En tout cas, si seulement tout ce que tu me dis est vrai, t'aurais tout l'air du coupable idéal... »
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