il y avait cette fille, qui répétait tous les jours, ces morceaux allant de bach à mozart. aussi cliché cela soit-il, tu en tombas amoureux, au premier regard. elle s'appelait noa et elle entra dans ta vie peu après ton dix-septième anniversaire. férue de musique, il fut évident de la voir elle et jolene se lier d'amitié, lorsque ces dernières se retrouvèrent dans le même groupe d'orchestre. c'est grâce à cette dernière, que tu la rencontras. noa venait tous les soirs chez vous, s'entraîner à son violoncelle, parce que ce n'était jamais calme chez elle, avec les cinq énergumènes qui lui servaient de frères. « tu as l'intention de te bouger les fesses ou de rester un gros pervers voyeur toute ta vie ? » te lança un jour joe, peu après le départ de son amie. « ne joue pas l'innocent, tu la bouffes du regard. je ne devrais pas te dire cela mais tu as tes chances, bouffon. elle t'aime bien. » tu y as réfléchi durant tout un week-end, avant de te lancer et de lui proposer une sortie, chose qu'elle n'accepta. s'en suivi de nombreux rendez-vous, longtemps platoniques, avant ce fameux baiser qui marqua le début d'une relation qui dura presque deux années. jusqu'à ce que les choses prennent un chemin, pour le moins, différent. « je suis enceinte, daryl. » te lança-t-elle, un soir. vous n'aviez même pas vingt ans et ceci n'était évidemment pas dans vos plans. « c'est trop tard, je dois le garder. » vous deviez aller à paris, pour commencer, puis l'italie, les états-unis, voir le monde. pas élever un enfant, pas encore. tu aurais pu fuir, détaler comme tous ces idiots dans les films mais ce n'était pas toi. ton truc, c'était les promesses et tu fis celle de tout faire pour que cet enfant ait la meilleure vie possible. encore une stupide promesse. six mois plus tard, noa mît au monde une petite fille, qu'elle souhaita nommer mila, en hommage à sa grand-mère maternelle. c'était le début d'une nouvelle vie qui étrangement te plaisait bien. quelques jours plus tard, parce que comme toujours, rien ne reste trop beau, tu retrouvas la chambre d'hôpital de noa, vide. elle ne te laissa rien, pas même mot, pour expliquer son geste. juste votre enfant, dont tu allais devoir assumer la responsabilité seul. aujourd'hui, il y a cette fille, faisant la une de tous les journaux mélomanes. l'enfant prodige, l'appelle-t-on, toujours armée de son violoncelle et de ses morceaux, allant de bach et à mozart. elle aurait fait julliard, paraît-il. donne aujourd'hui des concerts à travers le monde entier. difficile de croire, que cette fille, fut un jour noa.