« Avec un peu de chance Maximilian, tu mourras dans un accident de la route bien avant que tu n’aies l’occasion de m’attendre devant l’autel » - une petite moue lui vrille les traits, un sourire nait sur son visage, à lui. Il a dans le regard un éclat d’or qui contraste avec ses iris. Elle l’a toujours détesté, ce moins que rien nonchalant. Il vend du rêve, l’enfoiré, sans dépenser un seul centime. Les Longfellow le regardent avec les yeux de l’avidité mêlée à de la fierté mal placée alors qu’elle, oh, elle, elle voit clairement dans son jeu. Tous deux obéissent aux volontés de défunts qui, après tout, ne seront même pas là pour gager du total respect du contrat. Parce que, pour que Monsieur hérite des parts au sein de la société familiale, il doit épouser une Longfellow. Et dommage pour sa gueule, c’est sur elle que ça tombe. « à moins que tu ne claques avant. Les accidents n’épargnent pas les garces frigides, contrairement à ce que tu peux penser » - pas mal, pas mal, on rétablit les compteurs à zéro. Il avale une gorgée de champagne, feignant un regard langoureux. « Quelle chance j’ai d’épouser le raté le plus élégant d’Angleterre » minaude-t-elle, se rapprochant sensiblement de lui. « Quelle chance j’ai d’épouser la petite fille cachée Thatcher ». Elle bouillonne, sa répartie n’est même pas digne d’un 5/10 et pourtant, elle fait mouche. « Recycle tes répliques, Maximilian », « Toi, structure ton délire ». Sur ces paroles puant l’affection, ils s’éloignent l’un de l’autre. Ils passeront la soirée à s’éviter comme ils le font toujours, n’assumant pas la complicité criarde trop lâche pour se manifester éhontement.