La tête posée sur les genoux de ton meilleur ami, vous regardiez ensemble un film d'épouvante. Effrayée à chaque seconde de rebondissement, tu suppliais Nathaniel de changer de chaîne. Mais absorbé par l'action, il ne t'écoutait qu'à demi. Tu souriais face à son air concentré, et ses petites rides qui se formaient sur son front. Tu aimais chacune de ses expressions. Les publicités te détournèrent de tes pensées. Tu appréhendais que Nathaniel découvre un jour tes sentiments. Et s'il ne les partageait pas ? Tu t'accrochais bien trop à votre amitié pour risquer de perdre ton confident. – Nate... Commenças-tu d'une voix mielleuse. – Tu ne voudrais pas de la glace ? Ces moments de complicité s'avéraient si chers à ton coeur qu'il ne pouvait te les refuser. Tu te hâtais à la cuisine, suivie de près par Nate. – Vanille ? Tu demandais, le visage d'une fillette émerveillée. Nate acquiesça. Alors que tu préparais le bol que vous partageriez, tu le sentis t'effleurer et passer derrière toi. Il ne mit que peu de glace sur son doigt et la posa gentiment sur ton petit nez. – Nate... C'est froid ! Te plaignis-tu, peu convaincante. Il l'essuya doucement avec la serviette. Vos deux souffles se mêlaient presque et tu en rougis naïvement. Il rompit le premier ce silence gênant. – Rien n'est impossible, Romy. Le jeu de Nate te touchait. Il s'amusait souvent avec ce qui paraissait peu supportable dans le seul espoir que tu parviennes à dépasser tes plus grandes peurs. Fin des publicités. Vous retourniez tous deux vous installer sur le canapé.